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Le système éducatif africain freine la formation des cadres et réduit le taux de scolarisation

L’enseignement en Afrique se fonde sur le modèle des pays colonisateurs. Dans les pays francophones comme anglophones, le découpage scolaire, la structure et les diplômes sanctionnant les examens de fin de cycle sont identiques au système français, belge ou britannique. Cependant depuis des décennies, alors que l’on remarque une augmentation croissante des budgets alloués à l’enseignement dans les pays du Nord, l’enseignement africain souffre d’un financement. Paradoxalement les pays occidentaux ont remarqué depuis des siècles qu’il est impossible de fonder une société développée, démocratique et civilisée sans mettre en place des structures qui permettent à la totalité de la population de bénéficier d’une instruction adéquate.

Ces structures organisationnelles, infrastructures, moyens matériels, ressources humaines éducatives, budget etc… constituent un poids dans la gestion économique des Nations. Pour ce faire, les ministères de l’éducation mettent en place constamment dans les pays développés, une série d’adaptations, de réformes méthodologiques et de procédures afin de limiter le plus que possible les échecs en fin d’année autant dans les classes de passage que dans les classes d’examens de certification. L’organisation du cours, le contenu de la matière, l’organisation de l’enseignement, les cours de remis à niveau et de rattrapage, l’élaboration des syllabus, les modes d’évaluation, les différentes sessions d’examens, les structures sociales d’accompagnement entre autres, sont des obligations auxquelles autorités, enseignants, apprenants et mêmes parents d’élèves font fasse et qui augmentent considérablement la réussite des élèves et étudiants. Dans plusieurs écoles différentes en Europe, on compte souvent jusqu’à 100% de réussite dans différentes classes. Plusieurs établissements scolaires en France relèvent au Baccalauréat, plus de 95% de réussite. Dans des Pays scandinaves comme en Norvège, il est rare de redoubler une classe.

Outre ces procédures et moyens, des systèmes différents mais spécifiques sont mises en places dans chaque pays du Nord pour favoriser l’accès aux études supérieures en construisant un pont entre la vie de l’apprenant dans l’enseignement secondaire et le monde universitaire plus exigeant. Des programmes de parrainage, des cours de préparation aux hautes écoles sont pratiques dans plusieurs pays. En dehors de cela, des années d’immersion ou d’expériences professionnelles sont conseillées ou institutionnalisées. En Allemagne par exemple, à la fin de l’enseignement secondaire la majorité des apprenants passent une année dans une profession donnée avant de s’inscrire dans l’enseignement supérieur. Le développement est le produit de la ressource humaine et cette masse de la population capable d’élever un pays du monde artisanal vers un monde rationnel, plus moderne où l’on crée de l’emploi et facilite l’existence, cette masse est le fruit des universités et hautes écoles.

Le contraste avec l’Afrique est double. Les examens de fin de cycle en Afrique sont relativement très difficiles et apprenants africains s’investissent énormément pour réussir. Il serait donc très pratique pour les Etats, les budgets affectés aux systèmes éducatifs, aux apprenants, aux parents d’élève et même pour la croissance économique nationale de redéfinir des modalités pratiques conciliantes et évaluables qui permettre de recadrer le système de passage en classe supérieur ou d’acquisition de diplôme de fin de cycle.

Autre remarque qui recule la formation des cadres en Afrique, c’est l’accessibilité aux études supérieures. Dans les pays occidentaux, l’étudiant peut s’inscrire en faculté ou en haute école quelle que soit l’année d’obtention de son diplôme de fin d’enseignement secondaire. L’école et l’instruction ayant changé profondément de forme depuis la révolution de la télécommunication, 5 voire 10 années après, un Baccalauréat reste très bénéfique et très enrichi pour un apprenant qui s’est mis en valeur. Il peut donc valablement s’inscrire en faculté ou dans une autre école. L’étude des langues, les bagages professionnels et l’acquisition d’autres compétences permettent à l’apprenant d’aborder d’une façon très sereine ses études supérieures. Dans plusieurs pays en Afrique, 3 ans après obtention de votre diplôme d’enseignement secondaire, toutes les portes des écoles universitaires vous sont fermées. Les quelques facultés pouvant vous accueillir sont généralement la philosophie, les lettres ou le droit. Concernant les écoles ou facultés accessibles sur concours, le mérite laisse place aux relations et à la corruption. Ce système laisse malheureusement à la traine ou à la rue, la jeunesse déjà démunie mais désireuse d’apprendre et d’intégrer le capital humain nécessaire pour le développement.

En Afrique où seulement 6% de la population continentale accède aux études supérieures, la nécessité de redéfinir les contours du système éducatif et de prendre des mesures appropriées afin de créer un modèle éducatif dans lequel l’apprenant concilie sa vie familiale, professionnelle et instructive, devient fondamentale et constitue un préalable au développement.